Voilà ma contribution. Warning : une Buffy un peu suicidaire sur les bords.
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On ne devrait pas raconter de contes aux enfants : ils risqueraient d’y croire.
Dans ma vie d’avant, ma mère me racontait souvent des tas d’histoires toujours plus effrayantes les unes que les autres ; des histoires remplies de contrées éloignées et peuplées de monstres abominables.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours su l’existence de ces monstres. Je la sentais plus que je ne la savais. Et quand ma mère me laissait dans le noir, je savais que je devrais lutter contres ses choses.
Enfin, pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça, hein ? De toute évidence, ma vie est bien différente de tout ceci, et elle n’a rien à voir avec un conte de fée. Je ne suis pas la Princesse prisonnière du mystique donjon, ni la belle assoupie attendant vainement que son Prince ne lui donne le baiser salvateur.
Je ne suis qu’une fille. Une fille contre des monstres. Je suis mon propre prince.
– « Bonjour Mlle. Summers. Vous êtes l’Elue. Vous seul pouvez les arrêter. Vous êtes la Tueuse. »
Le vieux me regardait d’un air sérieux. C’est à partir de ce moment là je crois, que j’ai arrêté de croire aux contes de fées.
Très vite, j’ai dû apprendre à rester en vie, me battre contre autre chose que des monstres de papier. Abandonner une vie insignifiante pour en vivre une autre, loin du monde, pleine de confusion.
C’était amusant au début, tuer pour protéger, tuer pour sauver l’humanité. Aujourd’hui, l’humanité à sombré dans le Chaos sans que je puisse l’en empêcher. Ce monde est devenu le leur.
Le mois dernier, Merrick – mon observateur – m’a dit qu’il se passerait quelque chose bientôt. Oui, quelque chose se préparait : je le sentais aussi. C’est sans doute pour ça que j’ai pris mes cliques et mes claques et que j’ai quitté Cleveland.
Pendant presque un mois j’ai erré sans trop savoir où j’allais. Peut être pour fuir toutes ces conneries. « Je-suis-la-seule-l’unique-celle-qui-a-le-pouvoir-d’affronter-de-détruire-ces-putains-de-démons. » En attenant, si je suis tellement forte, pourquoi n’ai-je pas réussi à protéger le monde ? Pourquoi n’ai-je pas réussi à sauver ma mère ?...
J’ai bien failli mourir cette nuit-là.
Et les cris me reviennent, toujours plus forts. Je revois le visage doux de ma mère, d’habitude si rassurant, comme je me le figurais enfant. Son corps à demi-mort entre les mains du Vampire. Son corps soumis au sien, incapable du moindre geste. Et moi, captive, prisonnière, ne ratant rien du terrible spectacle. Maman…
Je crois que c’est à cet instant que j’ai voulu mourir.
Et chaque jour que Dieu fait – est-ce qu’il existe, au fait, celui là ? – je porte sa marque.
Vivre sur la bouche de l’Enfer n’est un cadeau pour personne.
Si c’était ça, être la Tueuse ; et bien qu’ils aillent tous se faire foutre. J’ai tout perdu. Je me suis sacrifié pour le monde et ce que j’ai en retour n’est que du vent, de la poussière.
Ma vie ne s’étend que dans la mort.
Peu de temps après, le vieux m’a recontacté. Il m’a dit que si je n’allais pas à Sunnydale, ça en serait définitivement fini. Sunnydale, cette autre bouche de l’Enfer.
Je n’attendais plus rien de la vie. Sans savoir pourquoi, j’ai foncé. Cette bataille serait peut être mon dernier coup d’éclat ?
Merrick m’a envoyé vers un de ses potes, Guys. Euh, Giles... Ce pauvre type m’a l’air carrément paumé. Et il était censé devenir mon protecteur ?! On vit vraiment dans un monde de tordus.
Là, je suis en route pour vaincre un certain Maître. Il élève des humains dans des cages et les vide jusqu’au dernier : la production de masse, c’est le dernier truc à la mode chez ses putains de vampires.
Sunnydale regorge d’incapables. Pas foutu de déloger un pauvre vieux vampire de sa planque.
Bref, il m’a expliqué que si le monde était ce qu’il était à cause d’une sorte de mauvaise fée, ou de démon qui exaucerait des vœux. On dirait que les contes de fées me poursuivent. Moi, si je devais faire un vœu ce serait sans doute celui de libérer l'humanité du fléau qui l'accable. Pour ça, une seule issue possible...
– « Laissez-moi au moins rassembler des renforts. »
Le pauvre vieux n’a pas encore compris. C’est tant mieux : si ce soir est mon dernier combat, la Princesse recevra peut être enfin son dernier baiser.
La mort.