Sur le lancement en janvier
IGN : Vos fans ont toujours été très protecteurs avec vous. Lorsque la programmation a été annoncée en mi-saison, certains d'entre eux se sont énervés : "Fox va encore tout foutre en l'air !"
Qu'en pensez-vous ?
Whedon : Eh bien vous savez, je les comprends et je ne me sens pas à l'aise à propos de ça, car j'aimerais être capable d'expliquer, sans que l'on prenne mes propos pour des excuses, que les choses ont changé. L'hiver est le vrai début de la saison pour la Fox. Quand Firefly est arrivée en automne, la série a dû se battre contre le baseball et Lost.
Fox a toujours été à fond derrière nous pour Dollhouse et nous a dit "Ce n'est pas grave si vous n'avez pas encore fini le projet. Eux, les gars de Fringe, sont prêts."
C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés sur la mi-saison.
On n’arrêtait pas de penser "Il faut qu'on soit lancé en janvier, c'est la période American Idol [le programme le plus regardé de la Fox et des USA], pas la période du Baseball !"
Attention, ça ne veut pas dire que la Fox ne soutient pas Fringe !
Alors, oui, pour certaines personnes, le terme de mi-saison leur fait peur, mais de nos jours le concept même de saison a explosé [des séries sont lancées en septembre, en août, en janvier, au mois de juillet, etc.]
Donc, la série va être lancée avec le premier épisode de la nouvelle saison de 24.
Sur son amitié avec Eliza et les raisons de la création de Dollhouse
IGN : Votre amitié avec Eliza semble très forte, est-ce le cas pour d'autres acteurs ou actrices avec lesquels vous travaillez ?
Whedon : C'est différent avec chacun d'entre eux. Eliza et moi, nous ne sommes pas si proches que ça, pas comme avec Aly [Allison Hannigan de Buffy] et Amy [Amy Acker]. Elles font partie de ma vie de tous les jours. Je suis très proche de Alexis Denisof [Wesley dans Buffy et Angel, mari de Allison Hannigan]
Eliza est jeune et moi je ne suis qu'un vieil homme marié !
Nous ne sommes que rarement au même endroit.
Vous savez on a créé une sorte de tradition il y a quelques années, à chaque fois que je suis énervé et dévasté par tous les mauvais films d'horreur qu'elle fait comme Wrong Turn et Soul Survivor - celui là m'a achevé par ailleurs - je lui dis "Eliza, viens prendre un thé, j'aimerais te parler."
Je lui dis "Je t'adore. Je pense que tu as quelque chose de spécial que peu d'acteurs ont, aucun avec lesquels j'ai travaillé tout du moins. Quelle est la putain de raison qui te pousse à faire ces films ? Pourquoi tu me fais ça ? Tu me tues ! Je pense juste que tu vaux beaucoup mieux que ça !"
C'est à ce moment-là qu'elle me dit qu'elle a vraiment du mal avec son Agence et son identité en tant qu'actrice, qu'elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut, mais qu'elle le veut quand même. Et c'est devenu récurrent avec le temps.
Je l'ai vu sur les planches de l’off Broadway et on est resté jusqu'à 2h du matin à en parler. Ce n'est pas évident de se voir à cause de nos agendas, mais je l'adore et au fond, je suis sûr qu'elle est d'accord avec moi.
Sur le personnage d'Amy Acker
IGN : Pouvez vous nous parler du personnage qu'interprète Amy Acker dans la série ?
Whedon : Amy joue le rôle du Docteur Claire Saunders. Elle travaille à la Dollhouse et elle a une très grande force morale malgré le fait qu'elle soit très, très, très brisé intérieurement. Elle a peur. Quelque chose s'est passé, et ça l'a traumatisé.
Cet événement s'est passé il y a longtemps et c'est ce qui fait qu'elle se sent le devoir de tout faire pour le bien être des Dolls.
Topher, l'informaticien, il les programme et il n'a pas vraiment un point de vue très sain là dessus. Claire est là pour faire l'équilibre.
Sur Tahmoh Penikett
IGN : Je sais que vous êtes un très grand fan de Battlestar Galactica. Qu'est ce qu'il y a de génial à travailler avec Tahmoh Penikett [il y joue ... ] ?
Whedon : Je dois vous avouer la vérité... j'ai eu un coup de foudre pour Tahmoh dès le premier épisode de BSG !
IGN : A partir du moment où il est resté sur Caprica [planète de la série] ?
Whedon : J'ai eu un pressentiment en le voyant. Je sais, il a laissé sa place à Baltar [personnage de la série] ! Not bright, but cute ! [assez difficile à traduire, mais pas essentiel] Il a cette présence.
Quand Tim Minear a vu les rushs, il a dit "Je n’arrive pas à croire que tu es trouvé ce mec ! Ce genre de mec, c'est trop dur à trouver ! "
Quand je lui ai parlé, il a été la première personne à me parler d’Auprès de moi Toujours (Never Let Me Go), le roman de Kazuo Ishiguro, en pensant au synopsis de Dollhouse.
La merveilleuse tristesse de ce roman... c'était ce que nous essayions de faire pour la série, et c'était tellement génial quand il me l'a dit que j'ai su qu'il était parfait pour ça.
Comme avec Nathan [Fillion, l'acteur principal de Firefly] ! Engager un Canadien ! Ils sont gentlemen... et très grands !
Sur la série
IGN : As quoi servent vraiment les Dolls ? Dans la bande-annonce, un homme semble s'en servir juste pour un rendez-vous galant, n'est-ce pas ?
Whedon : C'est vrai. Avant même que nous développions la série, une des premières choses dont Eliza m'a parlé était qu'elle souhaitait explorer le thème de la sexualité. Vous voyez si l'on embauche une Doll, c'est pour avoir une expérience parfaite. Or si dans nos scénarios, on n'implique pas le sexe comme étant une raison d'embaucher une Doll, on serait passé à côté. Ça peut-être romantique comme très dérangeant. Ces deux aspects sont pour moi très liés. Il y a chez cette personne, une recherche d'un moment parfait, ressentir de l'amour pour une personne simple et réelle, et non pour de faux, car les Doll ne font pas semblant. Elles tombent amoureuses de lui. C'est comme ça que cela marche. Peu importe s'il s'agit de sexe. [...] C'est ce dont nous voulons parler.
IGN : Imaginons que la série tienne six ans, avez-vous une idée de la fin ?
Whedon : Je ne connais pas la fin exacte, mais je sais où je veux en venir. Quand j'ai présenté la série, j'ai dit, "Voilà le premier épisode, voici les personnages, là c'est l'épisode 6 et on va suivre ce schéma chaque semaine. Voilà maintenant les deux premières années, puis les deux suivantes et les dernières." Oui c'est prévu, et c'est normal, la série doit savoir évoluer. Surtout une série comme celle-là ! Chaque semaine il y aura des histoires indépendantes, mais complètes, comme avec Buffy, chaque histoire aura un impact sur l'évolution d'un personnage dans le temps. Quelqu'un m'a dit, je ne me rappelle plus de qui et j'en suis désolé, "Scully [X Files] est un peu comme une Doll, malgré les histoires, elle oubliait ce qu'elle venait de voir " Ce ne sera pas le cas pour Dollhouse. Je leur ai dit, "Ça, c'est le premier arc, le second et le troisième." Bien sûr cela peut évoluer, mais la Fox sait que j'ai un plan sur 5 ans.
IGN : Donc on peut engager une Doll pour n'importe quoi ?
Whedon : Oui, tant que cela ne l'a met pas en danger. Ils enquêtent sur les clients pour être sûrs qu'il n'y a pas d'arrière-pensée.
IGN : L'entreprise gagne de l'argent ?
Whedon : Oui, mais on ne sait pas où va tout cet argent.
IGN : Une des premières impressions en regardant la bande-annonce, c'est que l'on avait affaire à une série avec des agents secrets...
Whedon : Eh bien, [...] les gens pensent que c'est un Alias-bis. Mais il y a deux choses différentes, la première les Dolls n'auront pas un flingue à la main chaque semaine, elles ne sont pas faites que pour ça. C'est une série dramatique avec des phases d'actions et de suspense, car Écho va devenir peu à peu conscient de ce qu'elle est et la Dollhouse va lui faire peur.par
Source : Florian sur [ Dollhouse-France ]